Auteur : Damien Eccleton

Les entreprises sont souvent surprises de découvrir que leurs actifs ne sont pas couverts à leur pleine valeur en vertu de leur police d'assurance de biens. Lorsque l'imprévu frappera, ils seront contraints de payer la différence entre le paiement de leur réclamation et le coût réel de la réparation ou de la reconstruction de leur bien.
Au cours des dernières années, les acheteurs d'assurances biens commerciaux ont fait face à un marché difficile, marqué par l'inflation, la hausse des coûts des matériaux et l'augmentation des réclamations, limitant ainsi la capacité des assureurs et des réassureurs. Toutefois, le marché s'est maintenant assoupli, avec plus de capacité disponible pour répondre à la demande croissante de couverture.
À mesure que les valeurs assurées augmentent, l'inflation et les réclamations plus fréquentes et plus importantes affectent les délais de restauration et les coûts de perte globaux. La sous-assurance peut entraîner des défraiements substantiels pour les réparations ou la reconstruction de biens commerciaux après une perte. L'examen des calculs de l'assurance à la valeur (AV) sera capital, à compter de 2025, afin d'aider les organisations à éviter ces dépenses.
Le saviez-vous ?
Faire face à l'inflation et à la hausse des coûts
L'inflation est devenue une préoccupation croissante au cours des dernières années. C'est principalement en raison de problèmes de main-d'œuvre et d'approvisionnement liés à la pandémie de COVID-19, aggravés par l'incertitude politique :
Pénuries de main-d'œuvre. L'année dernière a été marquée per des pénuries de main-d'œuvre dans presque tous les secteurs, pour diverses raisons. Essentiellement, l'impact de la pandémie a fait en sorte que de nombreux jeunes travailleurs ont réévalué leurs priorités en matière d'emploi, et que les baby-boomers, qui ont déjà occupé ces emplois, prennent maintenant leur retraite. Ces pénuries de main-d'œuvre ont entraîné des difficultés importantes pour les entreprises de construction, causant souvent des retards dans les projets et une explosion des salaires pour retenir ou attirer les travailleurs, augmentant ainsi les coûts de main-d'œuvre et suscitant des préoccupations liées à l'inflation.
Perturbations de la chaîne d'approvisionnement. Depuis le début de l'année, les perturbations liées à la chaîne d'approvisionnement se sont produites principalement en raison de l'incertitude politique, entraînant une augmentation de la demande pour divers articles et matériaux, dans un contexte de ralentissement de la production et d'augmentation du coût des ressources. La demande des consommateurs a dépassé les stocks, alors que de plus en plus de consommateurs font des achats substantiels en vue d'éviter les hausses de prix. Par conséquent, les coûts dans tous les secteurs ont grimpé en flèche, alimentant davantage l'inflation. Dans ces conditions de marché difficiles, les propriétaires d'entreprise doivent donc comprendre les facteurs inflationnistes et assurer une couverture adéquate.
L'indice des prix à la consommation (IPC) est en hausse, ce qui montre l'impact : Statistique Canada remarque une augmentation de 2,3 % d'une année à l'autre des prix à la consommation, légèrement en baisse comparativement à la hausse de 2,6 % de février*.
L'inflation pourrait poser plusieurs défis sur le marché de l'assurance des entreprises, touchant à la fois les assureurs et les titulaires de police.
Stratégies pour obtenir une couverture adéquate
En raison de problèmes d'inflation continus qui pourraient entraîner des coûts de primes plus élevés, des restrictions de couverture et des préoccupations de sous-assurance, les titulaires de police doivent prendre des mesures proactives afin de minimiser ces complications.
Lents contes vraires actuels exigent une intervention holistique et innovante. Des outils comme l'ingénierie des risques, les évaluations actualisées des coûts de remplacement, une rétention accrue des risques et des solutions alternatives de transfert des risques sont maintenant offertes. Bien que ces stratégies aient déjà été généralement utilisées par les grandes entreprises, les moyennes entreprises les adoptent de plus en plus en raison de leur perfectionnement croissant en matière d'achat.
Les outils clés comprennent :
Ingénierie des risques : la mise en œuvre de pratiques robustes de gestion des risques peut aider à atténuer les pertes potentielles et à améliorer l'assurabilité d'une propriété. En déterminant et en abordant les vulnérabilités, les entreprises peuvent réduire leur profil de risque et potentiellement obtenir de meilleures modalités de couverture.
Évaluations des coûts de remplacement : effectuer régulièrement des évaluations des coûts de remplacement des ITV garantit que les valeurs assurées reflètent précisément les conditions actuelles du marché. Cette pratique aide à prévenir la sous-assurance et garantit que les limites de couverture sont suffisantes pour couvrir les pertes potentielles.
Rétention accrue des risques : certaines entreprises peuvent choisir de conserver un niveau de risque plus élevé, en optant pour des franchises plus élevées ou une autoassurance pour certains risques. Cette approche peut permettre des économies sur les primes, tout en offrant une protection adéquate contre les pertes catastrophiques.
Solutions alternatives de transfert de risque : ces solutions offrent une protection et une flexibilité supplémentaires dans la gestion des risques.
- Les sociétés captives permettent aux clients d'établir et de gérer leurs propres entités d'assurance, en offrant une couverture personnalisée et une rétention des risques pour un meilleur contrôle et des économies potentielles.
- L'assurance paramétrique offre des paiements rapides basés sur des paramètres prédéfinis, comme les événements météorologiques, améliorant la flexibilité dans la gestion des risques imprévisibles.
L'impact des limites du programme inadéquates
La valeur des actifs des entreprises fluctue au fil du temps en raison de la croissance, des mises à niveau, des acquisitions et des facteurs macroéconomiques comme l'inflation. Cette fluctuation peut entraîner une sous‑assurance, c'est-à-dire lorsque votre couverture ne correspond pas au coût de remplacement actuel de vos actifs. Les paiements d'assurance sont généralement basés sur les coûts de remplacement. La sous-assurance signifie que les actifs sont assurés pour moins que leur coût de remplacement (police de limite programmée) ou lorsque les pertes dépassent la limite unique lors de la période de validité de la police (police de perte limitée).
- Une police de limite programmée offre une couverture spécifique pour les articles ou les emplacements personnels, chacun ayant sa propre limite, assurant la protection des actifs de grande valeur. Il nécessite des listes détaillées et des mises à jour régulières, le rendant tout indiqué pour les entreprises possédant des valeurs d'actifs variées.
- À l'inverse, une police de perte limitée fournit une couverture d'ensemble à limite unique pour tous les biens ou pertes, facilitant la gestion sans listes détaillées. Toutefois, une attention particulière à la limite globale est essentielle pour assurer une protection adéquate, particulièrement pour les articles de grande valeur.
Les polices d'assurance des entreprises utilisent la valeur déclarée de vos actifs pour calculer les primes. Si la valeur déclarée est inférieure à la valeur actuelle, une clause de coassurance sur une police peut réduire le paiement lors d'une perte. Cette clause protège les assureurs contre la sous-évaluation intentionnelle par les clients. Il en résulte un paiement de réclamation réduit, fondé sur la différence entre les valeurs déclarées et réelles. De même, une clause de marge pourrait être employée pour limiter la responsabilité de l'assureur au‑delà d'une valeur déclarée.
| Clause de coassurance | Clause de marge | |
| Objectif |
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| Fonctionnalité | Si l'assuré ne respecte pas l&'exigence de coassurance, il peut faire l&'objet d&'une pénalité sous forme de paiements de réclamation réduits. Par exemple, si le bien est assuré pour un montant inférieur au pourcentage requis, l&'assureur ne paiera qu&'un montant proportionnel de la perte. | L'assureur paiera jusqu'à un certain pourcentage supérieur à la valeur déclarée, mais ne dépassera jamais cette marge. Par exemple, si la marge est de 10 % et que la valeur déclarée est de 1 M$, l'assureur couvrira jusqu'à 1,1 M$. |
| Avantage | Incite les titulaires de police à assurer leurs biens à leur pleine valeur, afin de réduire le risque de sous-assurance. | Aide à protéger l'assuré contre la sous-assurance en raison d'erreurs d'évaluation mineures ou d'augmentations inattendues de la valeur des biens |
| Les principales différences |
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Votre entreprise pourrait-elle se permettre de couvrir le déficit en cas d'imprévu?
| Valeur déclarée | 1 650 000 $ |
| Valeur actuelle | 3 000 000 $ |
| Disposition de coassurance | 80 % |
| Montant de la perte | 1 500 000 $ |
| Paiement de la réclamation | 1 320 000 $ |
| Déficit de 180 000 $ |
Sous-assurance concrètement : biens commerciaux
Le fonctionnement de la clause de coassurance est démontré dans l'exemple de réclamation suivant, dans lequel un centre commercial régional d'une valeur déclarée de 1,65 M$ a été gravement endommagé par un incendie. Un assureur a examiné la réclamation et évalué le centre commercial à 3 M$, avec une estimation de remplacement de 1,5 M$ pour réparer les dommages causés par l'incendie. L'assureur a appliqué la clause de coassurance en vertu des modalités de la police du client. Dans cet exemple, le propriétaire a dû débourser une somme considérable en raison d'une sous assurance de 180 000 $.
L'importance de renseignements détaillés sur les risques
La meilleure façon d'éviter la sous-assurance est d'obtenir une évaluation professionnelle des biens et actifs de votre entreprise. Ces rapports estiment le coût réel de reconstruction ou de remplacement d'un actif à sa valeur actuelle, garantissant des valeurs assurées adéquates pour votre propriété.
Toutes les évaluations ne sont pas égales. Lorsqu'il y a un financement en cours sur un bien, une banque ou une entité de financement peut obtenir une évaluation. Toutefois, ce type d'évaluation est plus axé sur la valeur marchande de la propriété en cas de vente forcée, plutôt que par la valeur de remplacement du point de vue de l'assurance. Pour l'assurance, les évaluations doivent refléter le coût de la restauration du bien à son état préalable à la réclamation.
L'augmentation des valeurs des biens peut faire passer ceux-ci à de nouvelles catégories de risque, ce qui pourrait obliger les entreprises à rehausser les mesures de sécurité ou de protection contre les incendies, par exemple. Ces changements pourraient ne pas correspondre à la tolérance au risque de l'assureur actuel. C'est pourquoi il est essentiel d'effectuer des évaluations bien avant les renouvellements.
Conclusion
Dans un marché de l'assurance de plus en plus difficile, il est capital d'obtenir des limites adéquates pour protéger les entreprises contre la sous-assurance. En adoptant une approche holistique et en tirant parti de stratégies comme l'ingénierie des risques, les évaluations, la rétention accrue des risques et les solutions de transfert de risque alternatives, les acheteurs d'assurance peuvent faire face aux complexités du climat actuel. Des informations détaillées sur les risques et une gestion proactive sont essentiels pour obtenir des résultats de renouvellement favorables, garantissant que les entreprises sont protégées contre la hausse des coûts et l'inflation.